Séance n°3 : Les techniques d’apprentissage

La notion de styles d’apprentissage repose sur l’idée que les apprenants ont des méthodes d’apprentissage différentes. Le style d’apprentissage d’une personne représente sa manière personnelle de percevoir et de traiter les informations. Il s’agit de la façon privilégiée dont un individu aborde et résout un problème.

Les styles d’apprentissage

Les styles d’apprentissage font référence aux différentes manières dont les individus préfèrent traiter l’information et apprendre de nouvelles compétences. Il existe plusieurs modèles de styles d’apprentissage, et différentes classifications Neil D. Fleming est un universitaire néo-zélandais, il a identifié quatre types de styles d’apprentissage majeurs sous l’acronyme VARK : Visuel, Auditif, Rédaction et kinesthésique.

Le style Visuel (V) :

Les apprenants visuels préfèrent utiliser des images, des graphiques et des schémas pour assimiler l’information. Des plans apparents, des schémas, des couleurs, des diapos vont être les supports de l’apprentissage.
Ils ont tendance à apprendre plus efficacement en visualisant des concepts et des idées. La mémorisation repose sur l’image, on parle de mémoire photographique.
Les étudiants vont apprendre sur des supports avec des couleurs, un plan apparent, des schémas de synthèse.
L’application du style visuel pour un étudiant en droit :

Une importance sera donnée à la mise en valeur du plan et de la structuration
du cours.
L‘utilisation d’un code de couleurs pour catégorisation des informations: le principe, l‘exception, la base légale et la jurisprudence.
La schématisation des conceptions

Le style Auditif (A) :

Les apprenants auditifs privilégient l’écoute et la discussion pour comprendre les concepts. Ils peuvent tirer profit d’explications verbales, de discussions, et ont souvent une mémoire auditive plus développée. Les étudiants avec cette aptitude vont assister au cours magistral, écouter des podcasts, enregistrer des explications puis les récouter.
L’étudiant auditif retiendra les intonations de voix du professeur, les variations de hauteur, la ponctuation, la diction, l’élocution, le débit.
Ces caractéristiques peuvent faciliter la mémorisation ou le contraire.
L’apprentissage auditive se fonde sur la répétition à la fois de celui qui forme comme de celui qui reçoit l’information.
Les apprenants vont lire le cours à haute voix, et l’apprendre à haute voix par exemple.

Le style Lecture/écriture (R) :

Les apprenants de type lecture/écriture préfèrent lire des informations et prendre des notes pour assimiler les connaissances.
Ils sont à l’aise avec la lecture et l’écriture, et trouvent souvent plus facile de comprendre et mémoriser l’information par le biais de textes.
L’étudiant lit un ouvrage, un cours, un manuel, puis il se lance soit dans la synthèse des
informations, ou il réécrit la totalité de ce qu’il a lu. C’est un moyen de retenir l’information.
La mémorisation commence avec le processus d’écriture, puisqu’il écrit ce qu’il a compris, ou réécrit ce qu’il a lu. Cette méthode repose sur une répétition de la lecture vers l’écriture.

Cette méthode est très utilisée par les juristes avant l’apparition des ordinateurs portables.

Le style Kinesthésique (K) :

Les apprenants kinesthésiques apprennent mieux en pratiquant des activités physiques ou en manipulant des objets.
Ils ont besoin d’expériences pratiques pour vraiment comprendre et intégrer les informations. Il faut des expériences, des simulations, des activités physiques, des mouvements physiques pours les kinesthésiques.

Le juriste peut-il apprendre par des gestes ?
Par exemple, marcher en récitant son cours ou faire du yo-yo en écouter un podcast.
Les expériences pour la mémorisation sont possibles pour un juriste en cas de préparation à la simulation de procès, un exposé, une plaidoirie.
Des gestes vont accompagner la parole pour mémoriser des phrases, c’est la mise en scène.

Il est important de noter que la plupart des individus ont des préférences d’apprentissage qui combinent plusieurs de ces styles, formant ainsi un style d’apprentissage mixte. De plus, certains experts en éducation remettent en question la validité de la catégorisation stricte des styles d’apprentissage et soulignent l’importance de la flexibilité dans l’adaptation des méthodes d’enseignement. En effet, la plupart des gens peuvent bénéficier d’une variété d’approches d’apprentissage en fonction du contexte et du sujet.

L’étudiant et son rapport au temps

Endurance académique :

L’endurance dans l’apprentissage se manifeste par la capacité à maintenir un effort soutenu sur une période prolongée. Il s’agit de persévérer face aux défis et de rester engagé dans le processus d’acquisition de connaissances. L’apprentissage ne commence pas avant les partiels, il s’agit d’une acquisition progressive des connaissances qui permet une assimilation.

Régularité du rythme :

La régularité dans le rythme universitaire souligne l’importance de maintenir un équilibre constant entre les sessions d’apprentissage. Cela implique d’éviter les surcharges de travail ponctuelles suivies de périodes d’inactivité prolongée, favorisant ainsi une absorption continue des informations.

Gestion optimale du temps :

Une gestion judicieuse du temps est essentielle pour maximiser l’efficacité de l’apprentissage. La répartition en 3/8 symbolise cette approche équilibrée : huit heures dédiées au travail intellectuel, huit heures réservées au sommeil pour assurer une récupération adéquate, et huit heures allouées à la vie sociale, soulignant l’importance d’une vie équilibrée.
En adoptant cette répartition du temps, les étudiants peuvent espérer cultiver un environnement propice à une compréhension approfondie et à une rétention durable des informations. Cette approche vise à prévenir la fatigue mentale, à favoriser un apprentissage plus efficace et à maintenir un bien-être global tout au long de l’année universitaire.

Comment décomposer les heures de travail ?

La décomposition des heures de travail peut grandement contribuer à une approche méthodique de l’apprentissage. Voici comment vous pourriez structurer ces heures en tenant compte des différentes étapes du processus d’étude :

Assister aux cours :

Consacrez du temps à la participation active en classe. Prenez des notes pertinentes pendant les cours pour retenir les points essentiels. La présence en amphi en direct peut faciliter la compréhension et la mémorisation du cours.

Relire les prises de notes :

Après chaque cours, prenez le temps de relire vos notes. Cette étape permet de consolider les informations, de clarifier les points flous et d’identifier les concepts qui nécessitent une attention particulière.

Revoir le cours si disponible en ligne :

Si les cours sont disponibles en ligne, profitez-en pour les réviser. Cette méthode offre une opportunité supplémentaire de renforcer la compréhension de la matière. Vous pouvez également prendre des notes complémentaires ou poser des questions supplémentaires si quelque chose n’est pas clair.

Faire des synthèses / fiches :

Consacrez du temps à la création de synthèses ou de fiches récapitulatives. Ce processus de synthèse vous oblige à réfléchir aux concepts clés et à les reformuler avec vos propres mots. Ces documents peuvent ensuite servir d’outils de révision efficaces.

Faire des exercices pratiques :

Intégrez des sessions de travaux pratiques dans votre emploi du temps. Cela peut inclure la résolution de problèmes, la réalisation d’exercices pratiques, ou même les révisions en groupe.

Réserver du temps pour les questions :

Gardez du temps pour poser des questions, que ce soit à vos enseignants, à vos pairs ou à l’aide de ressources en ligne. La clarification des points difficiles est cruciale pour une compréhension solide du contenu.

Planifier des pauses :

Intégrez des pauses régulières dans votre horaire d’étude. Des pauses courtes peuvent améliorer la concentration et la productivité, tandis que des pauses plus longues assurent un repos mental adéquat.

Réviser régulièrement :

Prévoyez des sessions régulières de révision pour consolider vos connaissances à long terme. La répétition espacée est une stratégie efficace pour améliorer la rétention.

En décomposant vos heures de travail de manière structurée, vous maximisez l’efficacité de votre apprentissage en ciblant divers aspects, de la compréhension initiale à la consolidation à long terme des connaissances.

Se cultiver pendant les heures de vie sociale

L’importance d’avoir une culture juridique au-delà du savoir technique que vous allez acquérir par la force des choses. La lecture de grandes œuvres: Descartes, Cicéron, Platon, Perlman, est déterminante pour vous donner un bagage intellectuel. Il vous permettra d’améliorer votre style de rédaction, de pensée et développera votre art de la rhétorique.

L’autonomie et le risque de procrastination

La vie universitaire marque le commencement de l’âge adulte, caractérisé par la responsabilité, l’autonomie, la liberté de mouvement, et l’absence de contraintes directes de l’institution. Cependant, le défi réside dans la gestion du temps disponible, avec le risque de la procrastination. La procrastination est une attitude où l’individu a la propension à remettre constamment les choses à plus tard, retardant ainsi les engagements. Le risque inhérent à cette pratique est qu’à force de procrastiner, rien ne se réalise ou se réalise dans des conditions déplorables, telles que des révisions de dernière minute.

La gestion du stress

L’absence de travaux dirigés dans certaines universités restreint l’évaluation à un unique examen, avec la possibilité d’une session de rattrapage, ce qui réduit la marge de manœuvre pour démontrer ses compétences. Pour optimiser la préparation, il est recommandé d’utiliser les sujets d’examens des années antérieures, de solliciter des conseils auprès d’étudiants en deuxième et troisième année (L2 et L3), et de réaliser des simulations d’examen, des épreuves blanches dans des conditions réelles, les galops d’essai. Le travail en groupe est également encouragé pour stimuler les échanges et la confrontation d’idées, renforçant ainsi la préparation à l’évaluation.