Le plagiat est une pratique frauduleuse dans le monde universitaire et académique. Il suscite des préoccupations majeures dans le monde éducatif et professionnel. Il se caractérise par la copie non autorisée ou la présentation d’idées, de textes, ou de travaux d’autrui comme étant les siens. Cette séance a pour objectif de mettre en lumière l’importance de l’intégrité intellectuelle et du respect des droits d’auteur dans le cadre de la production de travaux académiques. Il est également crucial de distinguer le plagiat direct du plagiat d’idées, cette dernière forme implique la reprise sans citation des concepts ou des arguments d’autrui, allant au-delà de la simple transcription mots à mots.
La compréhension de ces nuances est essentielle pour préserver l’éthique académique et encourager la créativité et l’originalité dans le processus d’apprentissage et de recherche.
Le plagiat littéral: copier/coller
Le plagiat littéral est le fait de prendre strictement un contenu d’une oeuvre, une thèse, d’un article, ou de toute autre production intellectuelle et de se l’approprier.
Le plagiat est un délit, dans la mesure où l’on s’approprie les écrits, les paroles, les idées de quelqu’un d’autre. C’est forme d’usurpation du contenu intellectuel, on parle de “vol littéraire”. L’internet a fortement encouragé la pratique du plagiat académique.
Le cas particulier du plagiat de traduction
Le plagiat de traduction est une problématique présente au Maroc, où l’enseignement bilingue en droit incite de nombreux étudiants à plagier des travaux rédigés en français en les traduisant littéralement en langue arabe, tout en s’en attribuant la paternité. Cette pratique s’observe également dans l’autre sens. Il est noté que de nombreuses thèses de doctorat se résument à de simples traductions, ce qui constitue un acte de plagiat flagrant plutôt qu’un plagiat d’idées.
Le plagiat d’idée
Quand la personne qui effectue la paraphrase ou la reformulation omet de citer l’auteur original, cela constitue également une forme de plagiat. En effet, les idées exprimées ne sont pas les siennes, mais plutôt celles d’autrui. Bien que moins évidente, cette forme de plagiat demeure condamnable. S’approprier les idées d’un auteur sans citation appropriée représente une violation des droits de propriété intellectuelle.
Le plagiaire et sa condamnation par les intellectuels
“Le plagiat est incontestablement un des délits les plus graves qui puissent se commettre dans la république des lettres, et il y faudrait un tribunal souverain pour le juger”, Bonnet, Lett. div. Œuv. t. XII, p. 206, dans POUGENS. “Quand un auteur vend les pensées d’un autre pour les siennes, ce larcin s’appelle plagiat”, Voltaire, Dict. phil. Plagiat.
Le plagiat est une action délibérée dans laquelle une personne s’approprie le travail d’autrui en le faisant passer pour le sien. L’acte de copier intégralement un texte, un extrait (qu’il s’agisse d’une phrase, d’un paragraphe ou même d’un chapitre), ou une illustration, sans citer l’auteur ou la source, constitue une forme de plagiat.
Le plagiat est une infraction, le plagiaire peut faire l’objet de poursuites pénales.
Une infraction pénale
Article 576 du code pénal : Est coupable de contrefaçon, et puni des peines prévues quiconque reproduit, représente ou diffuse, par quelque moyen que ce soit, une œuvre de l’esprit en violation des droits d’auteur, tels qu’ils sont définis et réglementés par la loi.
Article 577 du code pénal: Si le coupable de contrefaçon se livre habituellement aux actes visés à l’article précédent, la peine est l’emprisonnement de trois mois à deux ans et l’amende de 500 à 20.000 DH. En cas de récidive, après condamnation prononcée pour infraction d’habitude, les peines d’emprisonnement et d’amendes peuvent être portées au double et la fermeture temporaire ou définitive des établissements exploités par le contrefacteur ou ses complices peut être prononcée.
Une atteinte à la PI
Le terme “propriété intellectuelle” englobe les créations issues de l’esprit, englobant ainsi les inventions, les œuvres littéraires et artistiques, ainsi que les symboles, les noms, les images, et les dessins et modèles utilisés dans le contexte commercial.
Cette notion se divise en deux catégories distinctes : la propriété industrielle, qui englobe les brevets d’invention, les marques, ainsi que les dessins et modèles industriels, d’une part ; et les droits d’auteur, qui concernent les œuvres littéraires et artistiques telles que les romans, les poèmes et les pièces de théâtre, d’autre part.
Dahir du 23 juin 1916 (21 chaabane 1334) relatif à la protection des œuvres littéraires et artistiques dans la zone française de l’Empire Chérifien (B.O n°193 page 658).
Il faut commencer par choisir entre la citation littérale du texte ou la reformulation.
La citation oblige celui qui cite à mettre le texte entre “guillemets” et insérer par la suite une note de bas de page.
La reformulation
Il s’agit de réécrire d’une façon différente la pensée d’autrui, en changeant les mots, leurs ordres, la structure de la phrase. La personne ne s’écarte pas trop du style ni du sens du texte paraphrasé. La paraphrase n’apporte aucune analyse de celui qui écrit, mais simplement une reformulation statique. Cette technique permet d’éviter le plagiat strict c’est-à-dire du copier-coller. Il faut également procéder à la citation de l’auteur de l’idées avec sa référence. Il est possible d’utiliser des sites de reformulation. https://www.duplichecker.com/fr
La déontologie académique
L’université doit être la garante d’une déontologie académique pour garantir la crédibilité intellectuelle des étudiants et des enseignants-chercheurs.
Le plagiat porte atteinte à la réputation d’une université, d’un master ou d’une institution de recherche.
La lutte contre le plagiat permet de diffuser cette exigence d’une intégrité intellectuelle et scientifique.
Beaucoup d’enseignants-chercheurs mettent leurs créations, leurs œuvres en open edition ( c’est-à-dire gratuitement en ligne). Cette gratuité doit avoir en contrepartie une reconnaissance, le plagiat devient une forme d’ingratitude envers le chercheur.
Les références, qu’elles soient situées en bas de page ou à la fin du document, accompagnées d’une bibliographie élaborée et structurée, servent à localiser la source. Elles contribuent à établir la crédibilité de l’auteur ainsi que la sincérité scientifique du document. Un travail dépourvu de notes ou de références suscite des interrogations quant à sa fiabilité et peut être considéré comme suspect.
Il existe différentes normes de citations. Actuellement, la citation est simplifiée grâce aux articles en ligne qui proposent des mentions préétablies. Les sources bibliographiques peuvent être identifiées de plusieurs façons, notamment à travers les bibliographies fournies par les enseignants, les documents consultés qui intègrent des notes ou des bibliographies, ainsi que dans les travaux des étudiants, qui sont tenus de référencer leurs sources.
Les mentions obligatoires dans une citation bibliographique comprennent le nom et prénom de l’auteur (ou des auteurs), en utilisant la conjonction “ET” entre les noms si plusieurs auteurs sont impliqués. Le titre de l’œuvre, le nom de l’éditeur, la date de publication, et la ou les pages spécifiques référencées constituent également des éléments indispensables. Cette structure permet d’assurer une référence bibliographique complète et précise.